• Vendu

Quatorze lettres à Henri Devimes 1921-1925

    Réunion de 14 lettres autographes signées rédigées entre le 20 novembre 1921 et le 18 avril 1925, 8 pages in-8 et 36 pages in-4. [Travail d’insectes (dentelle) affectant la partie droite du second feuillet de la première lettre, avec manque de quelques mots des dernières lignes.]

    Exceptionnel ensemble constituant une sorte d’enseignement dispensé par un Haut Initié à un disciple, Henri Devimes, né en 1875, lequel, parallèlement, retransmet le fruit de ces travaux à un jeune ésotériste talentueux, natif d’Amiens comme lui, Louis Caudron (1901-1967), futur Président de la Société Astronomique de Picardie, plus tard proche de René Guénon avec qui il entretiendra une importante correspondance des années trente à la fin de sa vie. On compte également, parmi les disciples de Pierre Dujols, Julien Champagne et Henri Coton-Alvart.

En outre, l'une de ces lettres se trouve être capitale en ce qu’elle lève le voile sur l’identité de l’auteur des œuvres signées Fulcanelli.

    Cet ensemble est d’autant plus précieux que Pierre Dujols y invite de nombreux illustres occultistes, tels F.-Ch. Barlet, Fabre d’Olivet, H. P. Blavatsky, Edouard Chauvet, l’abbé Lacuria, Eliphas Lévi, Papus, Saint-Yves d’Alveydre, M. de Belfort de Laroque, Paul Vulliaud, Francis Warrain, Hoëné Wronski, Swedenborg, etc., dont certains firent partie de son cercle relationnel.

    Lettre 1 ; 2 pages ½ in-8, 50 lignes.

    Pierre Dujols (1862-1926), érudit, libraire, hermétiste, proche de Paul Le Cour et du Hiéron du val d’Or, dont le style rappelle étrangement celui du mystérieux Fulcanelli avait reçu une « lettre très philosophique et pleine d’élévation » d’Henri Devimes (1875- ?), musicien, membre de la Société Astronomique de France depuis 1897 mais surtout ancien client de la « Librairie du Merveilleux » de Dujols et Thomas. Il y répond le 20 novembre 1921, sur papier à en-tête de l’EGSOPA - acronyme dont la signification nous résiste encore pour le moment – domiciliée à Paris, 47, rue Denfert-Rochereau. Cette société hermétique avait été « constituée, explique Dujols, pour répandre dans le monde les grandes lumières que vous réclamez et que réclament tant de voix criant dans le désert. Elle ne vient combattre contre personne mais expliquer les Mystères dont H.P. Blavatsky, Papus et les autres n’ont jamais parlé qu’en profanes. » Il relève l’insuffisance des travaux de Blavatsky et de Papus - ce dernier étant venu le trouver en vue d’une refonte de son Traité méthodique des Sciences occultes -, reconnaissant volontiers qu’« Ils ont sonné le Réveil, défriché les intelligences hypnotisées sur des images acceptées comme réalités matérielles. Ce travail de terrassement était indispensable pour la semence du bon grain. Dieu a ses ouvriers pour toutes les heures, et il envoie chacun d’eux au moment opportun.» Quant à Dujols et à son insaisissable EGSOPA, ils auraient longuement hésité, confie-t-il, « avant de prendre la décision de mettre au grand jour ce qui a été si jalousement tenu caché jusqu’ici […] ; mais il nous a fallu céder à une impulsion irrésistible et accomplir ce qui, [pour eux] devenait un devoir impérieux. » Il termine sa lettre en informant Devimes de l’existence d’un Cours de Tarot Sacerdotal Egyptien dispensé en même temps qu’une explication de l’Apocalypse et de révélations sur des mystères insoupçonnés pouvant avoir des « répercussions considérables. »

Nous ne donnerons ici qu’un trop rapide aperçu du contenu initiatique extrêmement dense et des plus érudits de ces courriers. Les sujets abordés par ce Haut Initié qu’est Pierre Dujols (la Voie, la gnose, l’alchimie, l’hermétisme, clefs de la Connaissance de toutes choses…) ne se peuvent résumer dans ce modeste catalogue… Aussi les quelques courts passages que nous livrerons ne sauraient révéler l’ample travail de transmission réalisé ici.

    Lettre 2, Paris, 29 décembre 1921 ; 3 pages in-4, 68 lignes. Dujols a reçu la visite de Louis Caudron « jeune et intelligent disciple » et il a « reconnu tout de suite [qu‘il le dirige], avec toute la compétence désirable, selon les pures traditions qui nous sont chères, parce qu’elles sont vraies…»

 

     Lettre 3, Paris, 30 décembre 1921 ; 2 pages in-4, 46 lignes. « … Il existe, en effet, une Clef universelle secrète à l’usage des Brahmes et du Haut Sacerdoce chrétien, au moyen de laquelle on explique tous les mystères, toutes les sciences, toutes les langues. C’est le Don de Dieu, le Paraclet, et les hommes qui l’ont reçu sont extraordinairement rares… »

Cette lettre se trouve être capitale en ce qu’elle lève le voile sur l’identité de l’auteur des œuvres signées Fulcanelli

 

    Lettre 4, Paris, 3 janvier 1922 ; 2 pages in-4, 56 lignes.

    Intéressantes réflexions sur l’Egypte, « Clef de tout » et « berceau véritable des sciences ; mais, pour l’établir, il faut lire les hiéroglyphes philosophiquement, et non en linguiste vulgaire. Il y a une langue sacrée. Nos Universitaires l’ignorent, mais l’Eglise la possède admirablement. » Remarques autour du Zodiaque, du Tarot, du Livre de Thot, du « nombre géométrique » platonicien, etc.  

 

    Lettre 5, Paris, 8 janvier 1922 ; 4 pages in-4, 90 lignes. Curieux calculs à la mine de plomb en marge de la 4e page de la main de Devimes.

    Dujols à la fois encourage, mais réfute partiellement les travaux de Devimes : « …Vous êtes le seul Occultiste qui, à ma connaissance, ait, de nos jours, trouvé quelque chose… »

 

    Lettre 6, Paris, 11janvier 1922 ; 4 pages in-4, 105 lignes, avec nouveaux calculs à la mine de plomb en marge de la 1ère page, toujours de la main de Devimes.

    Autre épisode fondamental de cette précieuse correspondance. Dujols prévient d’ailleurs son correspondant en exergue : « [J’énonce dans cette lettre un fait de la plus haute importance qui tôt ou tard doit faire jaillir en vous l’illumination] ».

 

   Lettre 7, Paris, 14 janvier 1922 ; 6 pages in-4, 181 lignes.

    Dans cette longue lettre, Dujols stigmatise les astrologues de son temps et pose les bases d’une pratique plus rigoureuse de cet art ancestral : « Telle qu’ils la professent, ce n’est pas une science occulte, mais une branche de l’astronomie vulgaire, accessible à quiconque a pratiqué suffisamment les mathématiques. » Il rappelle également que l’Initié est tenu au secret.

Suit un long addendum de 2 pages : Dujols répond aux interrogations de Louis Caudron, disciple de Devimes, au sujet de la réincarnation.

 

   Lettre 8, Paris, 18 janvier 1922 ; 3 pages in-4, 77 lignes.

    Hommage à Albert Faucheux dit F.-Ch. Barlet, décédé l’année précédente. Considérations sur le cercle occultiste de cette époque. Commentaire sur la Vierge d’Albert (à 30 km d’Amiens), dont Devimes lui a envoyé une photographie : « elle est tout simplement une personnification de la Vierge des Philosophes, exprimée hermétiquement par [ici le symbole de l’antimoine]… »

 

    Lettre 9, Paris, 21 janvier 1922 ; 3 pages in-4, 94 lignes.

    Nouvelles considérations sur les risques inhérents à la divulgation du « secret des Mystères » : « Dans tous les cas, si vous connaissiez le terrible secret des Mystères, vous le garderiez par devers vous avec effroi, car vous sauriez alors que sa divulgation doit bouleverser le monde. Voyez ce que dit le mystique Tauler, dans son Introduction à la vie de Ste Hildegarde, à propos de l’abolition des Mystères… » Savants développements en rapport avec la notion de sacrifice rédempteur. Rapprochement de quelques termes issus des langues hébraïque et sanscrite, etc. etc.

 

    Lettre 10, Paris, 25 janvier 1922 ; 4 pages in-4 bien remplies, 106 lignes.

    Dujols conteste avec véhémence les prétendues influences hindoues de la religion chrétienne qui « …ne doit rien, rien de rien, rien du tout aux Indes. Les Jésuites n’ont pas eu besoin d’emprunter quoi que ce soit à la mythologie des Brahmes. Le Sacré-Cœur est un symbole connu de tous les Adeptes, … »

« …L’Eglise imite le « Maître » qui s’exprimait en paraboles, afin que ceux qui l’écoutaient ne le comprissent point, excepté ceux à qui le don de Dieu était dévolu… » Quelques considérations autour de l’Agartha et de l’oeuvre templière.

 

    Lettre 11, Paris, 27 janvier 1922 ; 3 pages ¼ in-8, 78 lignes.

    Lettre bienveillante à ce disciple dont il sera heureux de faire la connaissance sous peu : « … D’ici-là, travaillez, méditez et, surtout, apprenez à bien définir les termes que vous employez. Ils ont un sens absolu auquel on ne doit pas en substituer un autre. […] Vous avez déjà une idée générale – mais très confuse – du Mystère. C’est un chaos qui renferme tous les éléments de construction de la Nouvelle Jérusalem en soi. L’étincelle qui doit ordonner ce tohu-bohu jaillira tôt ou tard en vous… »

 

    Lettre 12, Paris, 30 décembre 1924 ; 3 pages ¼ in-8, 75 lignes.

    Lettre prophétique : « Nous subissons, en effet, écrit-il, une évolution fatale qui rien ne peut ni ne doit entraver. » Eléments de cyclologie. Considération sur la kabbale.

 

    Lettre 13, Paris, 14 avril 1925 ; 2 pages in-4, 52 pages.

Intéressants commentaires dérivés de l’appréciation formulée par Dante Gabriele Rossetti dans son ouvrage Sullo Spirito Antipapale che produsse la Riforma, e sulla segreta letteratura d’Europa1sur un texte de Giambattista della Porta et la langue des Initiés. Evoquant ensuite l’étude de Paul Vuillaud sur le Cantique des Cantiques, dont il a écrit la préface, Dujols soutient que ce poème est écrit « dans la langue arcane », rappelle les emprunts que l’Eglise lui a faits pour l’office de la Vierge et consacre les dernières lignes de sa lettre au symbolisme des Vierges noires et de Jésus enfant.

    Lettre 14, Paris, 18 avril 1925 ; 4 pages in-8, 82 lignes.

    Dernière lettre retrouvée de Pierre Dujols à Henri Devimes, envoyée environ un an avant son départ, en avril 1926. Précieuses pages écrites par Dujols affaibli par la maladie, mais distillant en maître ce mystérieux savoir hermétiquement scellé. Le fondateur de la Librairie du Merveilleux prophétise d’ailleurs : « Dieu lui-même décidera de l’heure et suscitera le moment venu les hommes nécessaires pour accomplir le Grand Œuvre universel. Ce sera l’effondrement total des sciences profanes, l’écroulement des religions et le retour de la lumière sur le monde."

12 28 028 001
12 28 028 001

Fiche technique

Editeur
sans
Année
1921
Reliure
feuillets manuscrits
Langue
Français
État
Bon état
Vendu