Martin le Visionnaire 1816 1834

Paris, Perrin, coll. Figures d'histoire tragiques ou mystérieuses, 1924, in-12, broché, VI, 272 pp. et une planche en frontispice. Un petit manque de papier au dernier plat de couverture. Rousseurs sur la page de titre et le frontispice.

L’un des cent exemplaires numérotés sur papier vergé pur fil des Papeteries Lafuma (ici le n° 8). Exemplaire non rogné.

C’est en 1816 que le petit village de Gallardon fut le théâtre d’un événement singulier. Un personnage mystérieux apparaît à un paysan du nom de Martin. Ce personnage vêtu d’une redingote disparaît en s’évanouissant dans l’air. Il charge Martin d’aller à Paris trouver le roi Louis XVIII afin de lui délivrer une communication confidentielle. L’auteur s’étend sur les circonstances des apparitions, sur le voyage à Paris, voyage au cours duquel Martin semble fort ménagé par le duc Decazes, alors ministre de la Police. Lenôtre envisage toutes les hypothèses d’une éventuelle manipulation, soit du duc Decazes, soit du parti des ultras qui voulait écarter le ministre favori du roi. À l’avènement de Charles X, l’affaire rebondit. Plusieurs publications reprenant les « prophéties » de Martin sont diffusées en France comme si une mystérieuse officine était en action. Martin se prend au jeu et se constitue une clientèle de fidèles dans la bonne société. Enfin, son chemin va croiser celui de Naundorff et les deux affaires se rejoignent. Martin devient un messager de la « survivance ». Cet ouvrage apporte un éclairage sur la première époque de l’affaire Naundorff qui prendra ensuite une ampleur insoupçonnée. C’est dire tout l’intérêt de cette étude.