Vie de N.S. Jésus-Christ, écrite par Clément Brentano, d’après les Visions d’Anne-Catherine Emmerich

Vie de N.S. Jésus-Christ, écrite par Clément Brentano, d’après les Visions d’Anne-Catherine Emmerich. Traduit par l’abbé Cazalès

Paris, Casterman, 1860-1861, 6 volumes in-12, demi-basane noire de l’époque, CXLIV, 316 ; IV, 466 ; XXVIII, 560 ; IV, 336 ; XXXVI, 472 ; IV, 478 pp. Des rousseurs, essentiellement aux 1ers et derniers feuillets de chacun des volumes, ainsi que sur les tranches.

Dujols n° 131, avril 1913 : « Anne-Catherine Emmerich est la plus grande Illuminée des temps modernes. Durant toute sa vie, elle vécut dans un état continuel de dédoublement. […] Clément Brentano [l’écrivain romantique allemand Clemens Brentano, qui a recueilli les mémoires de Catherine] s’est livré […] à de curieuses recherches dont il nous fait part dans une copieuse introduction. Remontant à sainte Hildegarde, il nous décrit le merveilleux mécanisme de sa double vue : « La lumière que je possède, lit-on dans les œuvres de cette voyante du Moyen Age, n’est point circonscrite dans l’espace, ni matérielle ; mais elle est plus éclatante que celle de l’astre du jour. […] » Toutefois, d’après l’éditeur de Catherine Emmerich, il y aurait une autre lumière venant des régions inférieures, dont beaucoup de Voyants, religieux et religieuses, sont souvent victimes. Nous voilà en pleine Mystique, avec la Voie de droite et la Voie de gauche, la magie blanche et la magie noire. […] D’après ces données très sommaires, on peut donc s’attendre à une Vie de Jésus éminemment curieuse, avec des détails minutieux et précis qu’on ne rencontre chez aucun historien. A ce point de vue, les Révélations de l’extatique sont souvent prodigieuses ; il est probable que si l’Eglise avait pu prévoir toutes les confirmations qu’elle apporte aux théories occultistes, elle n’aurait pas donné l’imprimatur pour cette œuvre. » Dujols cite plusieurs exemples du livre de Catherine Emmerich en contradiction avec l’orthodoxie de Rome et de Genève, notamment les résurrections opérées par Jésus (le fils de la veuve de Naïm, la fille de Jaïre, Lazare) : la Visionnaire parle plutôt de léthargiques qu’il aurait réveillés à la vie. « Vus de cet angle, reprend Dujols, les miracles de Jésus ne répugnent plus à la Science » et plus loin : « La Vie de Jésus d’après Catherine Emmerich est, d’un bout à l’autre, d’accord avec les traditions ésotériques (ternaire humain : corps, âme, esprit, etc.), lumière astrale, magie naturelle, spirituelle, et en même temps conforme à la logique des choses et aux lois de la nature. Nous y voyons le Christ agir en magnétiseur et thérapeute […] Les 2500 pages de ces six volumes fourmillent de révélations singulières sur toutes sortes de choses. Ceux qui s’occupent de médecine mystique y trouveront les recettes thérapeutiques employées par saint Luc, à base de réséda et d’huile de palme, etc. Enfin les détails inédits sur les Esséniens, les sectes juives, les philosophes païens, que fréquentait aussi Jésus, la magie des Rabbins, etc., abondent dans ce livre extraordinaire aussi rare que recherché. »