Vie et sentences de Secundus, d’après divers manuscrits orientaux...

Première étude sur le mouvement des esprits dans les premiers siècles de notre ère - Vie et sentences de Secundus, d’après divers manuscrits orientaux - Les analogies de ce livre avec les ouvrages gnostiques.

Paris, Imprimerie Nationale, 1873, grand in-8, broché, VI, 108 pp. Une déchirure restaurée sans manque au premier plat de couverture, dos fendillé, restauration de papier au second plat de couverture. Exemplaire non coupé.

Ouvrage du plus haut intérêt qui, au-delà de la biographie et de l’analyse des sentences du célèbre philosophe proche de l’empereur Hadrien, comporte une très savante étude des doctrines et milieux gnostiques de l’époque, ainsi que l’interpénétration des diverses représentations mythologiques, philosophiques, magiques qui marquèrent très précisément l’aube du XXe siècle. Bien entendu, on trouvera quelques analyses du Pistis Sophia mais également quelques rapprochements entre le Panthéon gréco-romain et certaines figures de la mythologie juive. Notre auteur, dans cette perspective, relève à plusieurs reprises certaines ressemblances troublantes entre la doctrine des kabbalistes et certaines représentations exposées dans les maximes de Secundus. Ainsi il établit un parallèle entre les dix sephiroth, c’est-à-dire les dix nombres représentant des émanations ou plutôt des catégories, et l’attribution que Secundus donne à l’air, dépôt des vies, à l’eau, puissance supérieure, au feu, principe des anges et des esprits intelligents. Ainsi ce dernier se rapproche par certains côtés de la kabbale et par d’autres il s’en éloigne. L’une des sources de documentation de Révillout à ce propos se trouve être, bien sûr, l’ouvrage de Frank sur la kabbale juive. Dans cette perspective marquée d’une volonté de syncrétisme, il procède à une très savante étude sur les origines du christianisme primitif. En fait, sa première hypothèse consiste d’une part à exposer l’origine syro-phénicienne de l’œuvre de Secundus et d’autre part à relever dans l’aboutissement de sa pensée un positionnement apparemment antagoniste : celui d’un gnostique chrétien ou celui d’un gnostique juif. Manque à Caillet. Dorbon 4079. Les nombreuses et savantes notes constituent un corpus de premier ordre en termes d’érudition.