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CORRESPONDANCE ROBERT AMBELAIN / JULES BOUCHER (51 DOCUMENTS)

38 lettres dactylographiées, dont 36 signées, avec ajouts et croquis autographes, adressées à Jules Boucher, auxquelles sont jointes 12 réponses de Jules Boucher à Robert Ambelain en copie carbone ; 70 pages in-4 (21 x 27cm) – 62 feuillets, perforations d’archivage (deux trous). — Ces 50 lettres furent écrites entre le 16 août 1935 et le 22 août 1937. 

Parmi les sujets abordés dans cette passionnante correspondance se retrouvent les thèmes chers à l’occultiste de haut vol que fut Robert Ambelain qui publiera, cette même année 1937, les deux premiers volumes de son « Traité d'astrologie ésotérique ».

Proche de Constant Chevillon, qu’il rencontre à cette époque et dont il est question à plusieurs reprises, Robert Ambelain deviendra Grand Maître mondial de Memphis-Misraïm.  Il réformera le rite en profondeur et l’on trouvera, au sein de ces échanges, nombre d’éléments qui structurèrent sa pensée en matière d’initiation. On assiste ici et à cette période à la création des premiers groupes. 

De nombreux passages sont consacrés à l’angélologie, à la kabbale, à la magie cérémonielle (talismanie, miroirs magiques, élaboration de pantacles, neuvaines, parfums, cierges, encens…) et géomancie (explorations en étroite collaboration avec le Dr Alexandre Rouhier), à la découverte de certaines pratiques en lien avec le « Grand Lunaire » ou « Très Haut Lunaire » et à divers personnages troubles en opposition à ce groupe, dont Pierre Geyraud (alias Raoul Guyader), auteur des « sociétés secrètes de Paris » et son mystérieux indicateur, ainsi qu’à l’édition clandestine d’ « Envoûtement et Contre-envoûtement », signée A*M*S*G*/ R.P. Sabazius (voir à ce propos l’ouvrage de Gino Sandri « Le Grand Lunaire - Robert Ambelain et les milieux occultistes au début du XXe siècle » (Editions Arqa, 2013), ainsi que la vidéo intitulée « Le Très Haut Lunaire, « caves » de la IIIème République ? » diffusée sur baglis.tv.

On trouvera également en quantité les références à ses diverses sources (Hermès Trismégiste, Trithème, Agrippa, Nostradamus, Van Helmont, Lazare Lenain, Christian Pitois, Eliphas Lévi, Papus, Randolph,  …), et aux cercles hermétistes de son temps (Rolt-Wheeler, Schwaeblé, Piobb, Dom Néroman, Muchery, Chacornac, Saintyves (Emile Nourry), Phaneg, Redonnel, Bordy-Théano Maryse Choisy, Guillois, Georges Clouzet…), mais encore et surtout au Mystère Fulcanelli exposé à travers l’évocation de ses divers protagonistes : Julien Champagne, Eugène Canseliet, Claude d’Ygé, Henri Coton-Alvard, Pierre Dujols… 

Le format du présent catalogue ne nous permet malheureusement que de donner de trop courts extraits de ces courriers d’une rare densité et d’un apport considérable pour l’histoire de l’occultisme du début du XXe siècle.

1/ R.A. à J.B., Paris, 16 août 1935 (19 lignes, signature à la plume). Il a transmis à Charvin les statuts et le bulletin d’adhésion aux Amis d’Hermès. « […] La revue de Maryse Choisy [Consolation] va reparaître définitivement ( ?..)  […] Au sujet des chiffres, je suis d’accord avec vous. Il faut se méfier des origines atlantéennes des choses… […] dans le principe de l’angle, considéré comme unité, je crois qu’il y a quelque chose malgré tout à l’origine. A quand la 1ère réunion du Cercle ? » …

2/ R.A. à J.B., 2 octobre 1935 (34 lignes, signature à la plume et une ligne autographe à la mine de plomb). Il lui signale que l’on trouve chez certain grainetier « tout ce que l’on désire comme plantes magiques […] Datura, (d’Egypte encore…), Jusquiame, Hellébore noire (brrr…), Mandragore (A nous la pendaison magique…), Belladone officinale, Stramoine, Pavot à Opium,… […] Un avis de l’alchimiste… De toutes les formules compliquées que débitent les manuels il me semble que la composition de la fameuse pommade pour aller au Sabbat est plus exacte dans le Traité de Schwaeblé (Sorcellerie pratique)… […]  Les proportions surtout me paraissent devoir être à surveiller….. De toutes façons j’en parlerai avant à un toubib occultiste [Alexandre Rouhier ?]. Vous m’avez dit que Fulcanelli pour ses sorties en astral utilisait les plantes en question. Comment ? Par absorption ou par fumigations ? Ou par emplâtre au plexus solaire […]

3/ R.A. à J.B., 11 octobre 1935 (49 lignes, dont deux autographes à la mine de plomb, signature à la mine de plomb). « […] Je viens de relire La philosophie occulte de Cornelius Agrippa. Il donne une formule pour trouver le nom de son génie familier, […] A mon avis, soumettre la projection des lettres hébraïques destinée à donner le nom de l’être en question à la discipline céleste me semble un principe boiteux. […] Nostradamus évoquait son génie familier à l’aide de l’eau consacrée, dans un bassin de bronze. Cercle isolant l’opérateur, etc… Rien que de courant. Mais le cercle qui entourait le bassin ne doit-il pas obligatoirement être complété du triangle ? Car le triangle uni au cercle est pentacle vitalisateur. […]» Il s’interroge ensuite quant au tracé du triangle, ses dimensions, son emplacement et fait référence à celui décrit par Rolt-Wheeler dans Les outils de la magie. 

4/ R.A. à J.B., Paris, 29 octobre 1935 (52 lignes, signature à la plume). Il s’excuse d’avoir ignoré le désir d’incognito de Jules Boucher en divulguant son adresse à Guillois  . « Au sujet de la purification du lieu où doit s’opérer la sortie en astral, j’y ai bien songé, mais n’ai pu que donner le peu que j’en ai dit car…. Songez aux lecteurs. Si je leur parle des formules et des exorcismes, il faut leur parler du matériel… et mon papier, que j’ai donné à la demande il y a déjà plusieurs semaines de Maryse Choisy, […] n’eut plus eu de fin. […] Je vous soumettrai d’ailleurs quelques réflexions sur la position du corps et le rituel dans cette opération. […] Au sujet de votre thème, […] Notez que Johannes Angelus donne à votre degré natal (dernier jour de février) : (« Penchants pour la pharmacie, la droguerie, la parfumerie » selon Christian) comme symbole : « un homme pilant dans un mortier » […] Au sujet du nom à donner au Cercle […], j’avais trouvé le nom du génie Quinaire Nithaiah qui gouverne tous les occultistes et enseigne, dit la Tradition, les sciences sacrées. […]»

5/ R.A. à J.B., Paris, 28 novembre 1935 (25 lignes, dont 5 autographes, signature à la mine de plomb). « Ci-joint le pentacle promis. […] Je l’ai […] rétabli en tenant compte de la symbolique, de l’équilibre visuel et de la symétrie. Je crois que la distance d’effet maximum est un mètre. Trop près et trop loin l’effet est moins pur. […] il y aura sans doute en plus les réunions du cercle central qui équivaudront à celles des amis d’Hermès que vous aviez projetées autrefois ? ... »

6/ R.A. à J.B., 5 décembre 1935 (43 lignes, signature à la mine de plomb). Georges Clouzet  lui a signalé un reportage de Marise Querlin dans La République « celui d’hier était consacré à la magie du bois de Meudon… Votre papier et le petit poème en vers décrivant une évocation était généreusement mis à contribution. […] Aujourd’hui c’est mon papier sur le spiritisme qui est mis à la sauce MQ […] On peut excuser le plagiat des auteurs que je lui avais conseillés : Eliphas Lévi, Papus, Agrippa, Randolph, etc. On peut même se trouver flatté d’être plagié en long et en large soi-même (et Dieu sait si vous l’êtes et moi aussi … il parait qu’on n’emprunte qu’aux riches…) […] Elle parle de JR Bost et de ses pendules magnétiques, elle décrit G. Muchery, et l’ainé des Chacornac, moi-même, la demoiselle de boutique de chez Chacornac, comme nous livrant à un mélange de magie noire et d’escroquerie… » Ambelain publiera sans tarder une réponse à ces « inepties ».

7/ R.A. à J.B., 19 décembre 1935 (31 lignes, signature à la mine de plomb). Il lui envoie la copie d’une lettre qu’il a adressée à Maryse Choisy ce matin. L’essentiel du contenu de cette lettre est consacré à l’étude des deux ciels (judiciaire et cabalistique) de Jules Boucher, assortie de conseils et d’interrogations. « […] Je vous re-conseille de nouveau une grande prudence dans les années qui viennent en matière d’expériences. Si j’osais, en toute amitié, je vous dirais de pousser la théorie et de négliger complètement la pratique. J’ai donné il y a quelques mois le même conseil à Charvin, il ne l’a point suivi et …… il a subi une « évolution » sensible… »

8/ J.B. à R.A., Dimanche 22 décembre 1935 (24 lignes, copie carbone non signée). Il a reçu la lettre officielle de démission de l’A.R.O.T. et le déplore : « Je pense que, malgré tout, nous resterons bons amis et que vous serez sympathisant à notre mouvement. […] ce que je veux c’est guider l’éveil des bonnes volontés vers la véritable Initiation. Je ne veux pas mettre en avant ma personnalité, je voudrais être non pas inconnu mais ignoré. Vous me paraissiez tout désigné pour diriger l’A.R.O.T. Mais le Démiurge ne l’a pas voulu… »

9/ R.A. à J.B., 26 décembre 1935 (37 lignes, signature au crayon de couleur rouge). « J’ai été très heureux du ton de votre lettre, […] L’A.R.O.T. a comme au début toute ma sympathie. […] Seul, le rite du feu m’en éloigne. Le feu dont parle Saint Jean est celui des flammes de la Pentecôte. C’est là le second baptême. Mais il vient du Plan supérieur…. Et il n’est pas question d’une destruction mais d’une purification… » Développement autour de ce symbole et du rituel associé, avec référence à la Chevalerie. 

10/ J.B. à R.A., 11 janvier 1936 (28 lignes, copie carbone non signée). « […] je pense que vous ne vous êtes jamais préoccupé de l’Occulte Métaphysique. Et pourtant, c’est là qu’est la VERITE. Toutes les manifestations occultes, physiques ou hyperphysiques ne sont qu’ILLUSION… Nous avons vu Thi-Ba […] Elle m’a dit aussi que d’Ygé connaissait Fulcanelli. Je lui ai demandé, quand elle verrait d’Ygé, de se procurer un signalement aussi exact que possible dudit individu. Peut-être alors pourrai-je savoir qui se fait passer pour Fulcanelli. Votre relation de la fondation du C.I.O.T.  est singulièrement divertissante. Je pense comme vous que Saintyves et Bordy-Théano sont sincères mais ignorants. Tout le rituel que vous me décrivez était signé « Ambelain »…

11/ R.A. à J.B., Nanterre, 12 janvier 1936 (106 lignes, signature à la mine de plomb, deux croquis astrologiques au verso du second feuillet). « […] Erreur, cher ami… L’Occulte Métaphysique m’a tenaillé depuis ma plus tendre enfance. » Développement autour de ce thème : Dieu, le monde, la Création, le Temps et l’Espace… « …je ne saurais trop vous conseiller d’abandonner la recherche de la Pierre des Transmutations, […] Je connais le rituel traditionnel ». Il vient de faire paraitre l’Astrologie ésotérique et pense que cet ouvrage facilitera le travail de Mme Rahma. Il détaille en post-scriptum le rêve qui lui inspira ce système.

12/ R.A. à J.B., 18 janvier 1936 (57 lignes, signature à la mine de plomb). Dans sa lettre du 19 décembre 1935, Ambelain s’engageait à faire parvenir à Jules Boucher les « directions détaillées en cabalistique pour 1936 et 1937 ». Ici, nous trouvons les directions pour 1936 où apparaissent un certain nombre de danger et/ou difficultés, incluant la forte probabilité de démêlés avec la justice. 

13/ R.A. à J.B., Nanterre, 19 janvier 1937 (43 lignes dont 3 autographes, signature à la plume). Il lui adresse la copie d’une lettre à J. Desmoulins au sujet de recherches communes sur la lune : « Il a composé un pentacle lunaire. Je lui avais passé mes remarques sur l’Arcane XVIII et la course de la Lune mensuelle. Son pentacle est trop beau. Il m’intimide… Alors, j’ai cherché autre chose… Votre avis sur la légende de Pierrot me serait agréable. […] Après le discours de Mme Bordy-Théano, j’ai exposé la théorie traditionnelle niant l’influence des astres sauf pour le soleil, la lune et la terre (ces trois planètes représentées à la plume sous forme de symboles)… unité des éléments du Cosmos et correspondances symboliques. J’ai « glissé » sur la Magie en parlant simplement des divisions de l’astrologie telles que les établissaient les Anciens. » Suit un tableau détaillant les disciplines spécifiques de l'astrologie naturelle, puis surnaturelle….

14/ R.A. à J. Desmoulins, Nanterre, 19 janvier 1937 (90 lignes dont 2 autographes et 4 croquis à la plume en marge). « […] J’ai examiné votre pentacle lunaire. Il est très bien, et il est surtout fort bien raisonné. Un seul reproche […] : Il est trop savant pour un pentacle lunaire. S’il s’agissait d’un pentacle « mâle » (Soleil-Mars-Jupiter-Saturne), je bondirais dessus d’emblée… mais il s’agit de la LUNE, Force élémentaire, au sens primitif du mot. C’est de la Magie matérielle, pratique, […] Il procède ensuite à une interprétation ésotérico-alchimique de la légende de Pierrot, Colombine et Arlequin, […] « Arlequin […] c’est Mercure. L’élément essentiel de toute opération magique. C’est aussi le rival de Pierrot. Avec sa batte rappelant le sceptre autoritaire du magicien, il symbolise la magie brutale, celle qui a pour support l’adjuration, la volonté. C’est le Mage qui veut raisonner… Colombine, c’est la lune, et, en même temps, le but à atteindre. […] Elle est coiffée par la Tradition d’un chapeau à larges bords, rappelant le chapeau du bateleur et également celui de la Femme de l’Arcane XI […] »

15/ R.A. à J.B., Nanterre, 25 janvier 1937 (72 lignes dont une autographe et 1 croquis en marge, signature à la plume). Ambelain revient sur les statuettes et décrit en détail un procédé d’envoûtement puisant ses origines en Italie au XVIe siècle, procédé qu’aurait utilisé Catherine de Médicis pour occire son beau-frère le Dauphin (regard porté vers la lune, aiguille d’or…). Il évoque le sorcier préhistorique s’attaquant à l’âme-groupe avant la chasse au bison. « Ceci m’amène à supposer que la statuette n’est que le simulacre nécessaire pour fixer la volonté de l’opérateur, lui permettre d’atteindre, par l’astral, l’astral du sujet envoûté…. » Référence aux sorciers poitevins et africains. Il détaille ensuite les raisons pour lesquelles le NOM du sujet envoûté est essentiel. Il souhaite expérimenter la médecine de Paracelse sur deux personnes et ajoute : « […] le côté « maléfique » n’est pas moins intéressant… Et je compte poursuivre les deux voies parallèlement ». Il interroge Jules Boucher à ce propos. 

16/ J.B. à R.A., Paris, 1er février 1937 (40 lignes, copie carbone non signée). Réponse de Jules Boucher à propos des rites de la Magie cérémonielle et mise en garde : « Je vous ai déjà dit que vous étiez dangereux… car je vois que le côté maléfique de l’envoûtement vous intéresse également. […] je crois que vous êtes apte à éviter le choc en retour… […] Mais cette opération est néfaste et je vous demande de ne jamais la tenter. […] » Il est ensuite question de la conférence de Costy (Constant Chevillon) sur Martinès de Pasqually au C.I.O.T. Il y rencontre Saintyves (Émile Nourry), Mme Bordy-Théano et d’Ygé.

17/ R.A. à J.B., Nanterre, 11 février 1937 (25 lignes, signature à la mine de plomb). A propos de géomancie, nouvelles interrogations d’Ambelain qui souhaite opérer au plus près de la Tradition : « […] Etes-vous bien sûr qu’à notre époque les Géomanciens orientaux utilisent encore les plateaux de cuivre carrés ? Je viens de recevoir des renseignements du Maroc (Mogador, Casablanca, Fez) et du Caire. Presque tous utilisent le plateau rond, orné et gravé de figurines et d’arabesques. La plupart ont le pentagramme au centre. Un détail qui a son importance, très rares sont les almadels de cuivre jaune. La plupart sont en cuivre rouge […] Au sujet du sable, Rouhier se sert d’argile rouge. S’agit-il de la terre réfractaire, ou de l’argile rouge à modeler ? […] »

18/ J.B. à R.A., Paris, 13 février [1937] (44 lignes, copie carbone non signée). En réponse, Jules Boucher estime que « Le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, l’Egypte, la Syrie ont perdu la Tradition géomantique et en donne les raisons. Il ajoute : Méfiez-vous de l’extrême discrétion de Rouhier, et surtout quand il fait l’ignorant… Il a des almadels. J’en ai vu dans une des caves de son domicile particulier […] » Il décrit ensuite précisément lesdits almadels, ne sait répondre quant à l’emploi de l’argile verte, et indique la position rituelle du corps à adopter au cours de la séance…

19/ R.A. à J.B., Nanterre, 16 février 1937 (78 lignes, signature à la mine de plomb). Ambelain conteste l’opinion de Boucher concernant la perte de la tradition chez les géomanciens d’Orient et revient ici sur les almadels et la baguette. « Il y a des sectes où la géomancie est religieuse, il n’y a pas seulement des géomanciens religieux. […] » Il évoque l’attitude du Dr Rouhier et ses pratiques commerciales. Il rapporte les propos de Claude d’Ygé, « l’élève de Canseliet » : « Fulcanelli est en Provence. Canseliet son préfacier est à Paris. Champagne son dessinateur est mort en 1932 rue Rochechouart.  […] J.B. est Jules Boucher. C’est « un petit homme « comme cela », noir » et « Meslin a toute une correspondance signée de lui. » Il se propose de lui restituer la conférence de d’Ygé de vive voix.

20/ R.A. à J.B., Paris, 18 février 1937 (54 lignes, signature au crayon de couleur bleu). Il a commandé un grand almadel et a vu chez un ami deux talismans arabes du XVIIe siècle, ainsi qu’un « … Kanoun ayant appartenu à un sorcier arabe mort d’un choc en retour… » Il attend la livraison de boussoles géomanciques (sic) chinoises analogues à celle du Dr Rouhier. « A votre avis, puis-je au cours de ma conférence du 14 mars, sur la Géomancie Magique, donner la signification du véritable nord occulte et son explication ? […] Je ne serai pas fâché de donner la véritable explication du plan solaire de l’abbé Bouly ! S’il se doutait de la profondeur de sa théorie, il rangerait son pendule en vitesse … » Il est question de regrouper les fervents de la géomancie et Ambelain espère que le GEOM  sera plus sérieux que l’A.R.O.T.

21/ J.B. à R.A., 21 février 1937 (27 lignes, copie carbone non signée). « Je ne sais ce que Rouhier veut faire de ses almadels. Je lui en ai parlé et il m’a répondu en parlant d’autre chose. Je crois plutôt à la rétention du souffle. Il est plus facile de garder sa respiration que de rester sans air. Et cet état est un commencement d’asphyxie PHYSIQUE qui libère en partie le PSYCHIQUE. Le cercle doit être rouge […] Cette couleur a pour complémentaire le VERT, couleur astrale. […] Le galbanum est plus magique que le benjoin et l’encens […] Pourquoi ne pas donner la signification du Nord occulte ?...»

22/ R.A. à J.B., Nanterre, 25 février 1937 (11 lignes, signature à la mine de plomb). A propos de Dom Néroman : « … Après avoir pourfendu Hermès, tiré les oreilles à Ptolémée, et collé Junctin sur le pallier, Dom Necroman m’a fait les honneurs d’un esquintage en règle… »

23/ R.A. à J.B., Nanterre, 1er mars 1937 (31 lignes dont une autographe, signature au crayon de couleur bleu). Ambelain établit ici la gamme odorante planétaire, revient sur le parfum de Mercure, le benjoin et le galbanum. Il interroge J. Boucher à propos d’un miroir magique composé d’un disque de cire noire. « Je vais faire un miroir magique de parchemin (genre tambourin), qui, pendu verticalement, sera éclairé par la lanterne aux écrans colorés…. »

24/ R.A. à J.B., sans lieu ni date (mars 1937 ?) (11 lignes, 4 mots autographes, signature dactylographiée). Il a examiné le pentacle de Lenain dont il donne une interprétation kabbalistique.

25/ R.A. à J.B., sans lieu ni date (21 lignes, 4 mots autographes, signature dactylographiée). Ambelain reproduit ici le compte-rendu que Rolt-Wheeler donna dans L’Astrosophie du premier volume de son Traité d'astrologie ésotérique, publié chez Adyar en 1937.

26/ R.A. à J.B., Nanterre, 9 avril 1937 (36 lignes dont 4 autographes, un croquis et quelques annotations en marge, signature à la mine de plomb). On lui a communiqué l’Oracle kabbalistique que Mario Fillé et Odin (cf la « Fraternité des Polaires ») auraient trouvé sur parchemin, selon Ambelain, en faisant des fouilles dans les Pyrénées ariégeoises. Le texte fut publié dans le bulletin des Polaires n° 7 (1930) mais ne fut pas mis dans le commerce, ce qu’il rappelle ici. Il fut question de cet oracle dans l’ouvrage de Zam Bhotiva, Asia Mysteriosa, publié chez Dorbon en 1929. Robert Ambelain prétend avoir eu le privilège d’avoir en main le document original et il expose « le rite magique à suivre pour formuler la question » ou requête, ainsi que les accessoires indispensables au rituel (parfums, pentacle spécial, …) 

Il est particulièrement remarquable de constater que Robert Ambelain se procure un exemplaire de l’Oracle et, qu’à cette occasion, on lui laisse entendre que l’original serait un parchemin découvert dans les Pyrénées ariégeoises, parchemin qu’il a fallu traiter et déchiffrer. A notre connaissance, c’est la première fois qu’on mentionne cette source (légende ?) qui va à l’encontre de la version classique donnée par Zam Bhotiva.

27/ J.B. à R.A., Paris, 11 avril 1937 (24 lignes, copie carbone, signée). Il disserte sur ce qui distingue l’ambre gris de l‘ambre jaune et ignore l’intérêt de leur emploi en magie. Il revient ensuite avec une certaine méfiance sur « les soi-disant oracles [kabbalistiques] instruits par ASIA MYSTERIOSA » et fait part de ses impressions sur l’article d’Ambelain paru dans le dernier numéro du Chariot.

Etc.etc.

12 13 029 125
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Fiche technique

Editeur
sans
Année
1935
Reliure
feuillets manuscrits
Langue
Français
État
Bon état
Vendu