MANUSCRIT autographe signé : " La danse des tables " (août 1896)

La danse des tables (août 1896)

MANUSCRIT autographe signé, rédigé de la main de Paul Sédir, 

comportant quelques corrections et une figure

13 feuillets in-4 (14 x 22 cm) numérotés (la numérotation comporte une erreur, mais le texte est bien complet), rédigés à la plume au recto, encre noire, 25 lignes environ à la page.

Précieux article (Les manuscrits de Paul Sédir sont d’une extrême rareté) destiné à la Revue Blanche, dont le cachet figure au dos de chacun des feuillets, ainsi qu’au haut du titre de l’article. 

Sédir, à partir de l’ouvrage du colonel de Rochas « L’extériorisation de la motricité », s’attache à restituer le contexte et certains extraits de comptes-rendus des diverses expériences effectuées avec le medium Eusapia Paladino. Il revient sur les controverses de l’époque au sein des cercles constitués par les adeptes du spiritisme.

« On sait que les manifestations spirites se produisent pour la plupart par les mouvements de tables autour desquelles les adeptes de la doctrine Kardeciste sont assis en chaîne sympathique. Bien que le spiritisme présente beaucoup d’autres phénomènes d’un caractère plus rare et plus relevé, celui-ci en est devenu pour ainsi dire le type ; c’est d’ailleurs le plus facile à obtenir ; c’est aussi celui à la vérification expérimentale duquel les savants positifs se sont surtout attachés. 

Un des plus considérables parmi ces derniers, le comte de Rochas, vient de mettre au jour un livre qui constitue, à l’égal des expériences de William Crookes, une des plus fortes preuves écrites que l’on puisse donner de la réalité des phénomènes spirites.

Ce « recueil d’observations et d’expériences » comme il intitule modestement l’Extériorisation de la Motricité, présente la reproduction et le résumé des travaux les plus sérieux et les plus certains auxquels on se soit livré dans cet ordre de recherche.

Pour l’édification de nos lecteurs nous reproduisons quelques fragments du compte-rendu de ces dernières expériences, compte-rendu signé par tous les expérimentateurs.

Avant de commencer toute séance, ces derniers inspectaient minutieusement la pièce, en cataloguaient les meubles, en examinaient l’arrangement, de telle sorte qu’aucune communication avec le dehors, aucune disposition frauduleuse du médium ne soit possible. 

[…] 

Nous pouvons présenter à nos lecteurs, grâce à l’obligation de l’éditeur de M. de Rochas, une photographie magnésium prise à l’Agnelas, du mouvement d’une chaise à travers les airs.

Le médium héros du livre de M. de Rochas Eusapia Palladino, fut présenté au grand public par le professeur Ercole Chiaïa, qui surveillait depuis plusieurs années le développement de ces merveilleuses facultés. La première série importante d’expériences fut inaugurée à Naples en 1891 par le célèbre Lombroso et MM. Ciolfi, Ascensi, Tamburini, Vizioli, tous savants et professeurs. En octobre 1892, de nouvelles séances eurent lieu à Milan, au domicile de M Finzi, directeur d’une revue spirite, en présence de Lombroso, d’Aksakof, du célèbre philosophe Karl Du Prel, du professeur Brofferio, du professeur Ch. Richet, de M Schiapparelli. En janvier 1893, à Naples, une autre série de travaux eurent ieu dont M Wagner, professeur de zoologie à l'Institut anatomique de Saint-Pétersbourg, donne le résumé. Le peintre Henri de Siemiradski (sic : Henryk Siemiradzki) assista en outre à de nombreuses séances à Rome en 1893, et à Varsovie en 1894, avec le professeur Richet, le baron de Schrenck-Notzing, Lombroso, les Dr Danilewski et Dobrzycki.

M Richet conduisit en 1894, dans son château de Carqueiranne 35 (?) séances avec Eusapia, en présence de M et Mme Sidgwick, M et Mme Lodge, M Myers, très connus en Angleterre, les Drs Ochorowicz et Ségard, le baron de Schrenck-Notzing. En 1895, eurent lieu à Cambridge bon nombre d’expériences en présence de la Society for psychical Research ; ces séances eurent de mauvais résultats à cause de la défiance préconçue de MM Sidgwick et Hodgson, qui croyaient à priori les phénomènes truqués ; le rapport du Dr Ochorowicz est particulièrement remarquable comme exposé de la méthode à suivre dans ces sortes de recherches.

Enfin, M de Rochas tint, l’année dernière, à l’Agnelas, une série d’expériences concluantes en présence du Dr Dariex, du comte de Gramont, de M Maxwell, du prof. Sabatier et du baron de Watteville.

Il serait heureux de récapituler ici toutes les expériences précédentes ; celles du comte de Gasparin, celles du professeur Hare, de Donald Mac-Nab, de M Horace Pelletier, du Dr Paul Joire, etc. etc.

Refuser de croire à des affirmations aussi nombreuses, aussi nettes, aussi précises, c’est rendre impossible l’établissement d’une science physique quelconque ; car l’étudiant ne saurait exiger d’être le témoin de tous les faits qu’on lui enseigne et dont l’observation est souvent difficile.

Refuser de s’occuper de certains phénomènes, quand on est convaincu de leur réalité, par crainte du qu’en dira-t-on, c’est à la fois s’abaisser soi-même, en montrant une faiblesse de caractère impérissable et trahir les intérêts de l’humanité toute entière. Nul ne saurait en effet prévoir les conséquences d’une découverte quand il s’agit de forces nouvelles : celle qui, il y a cent ans ne se manifestait que par la contraction des cuisses de grenouilles suspendues au balcon de Galvani n’est-elle point la merveilleuse source de mouvement et de lumière qui, aujourd’hui, anime nos locomotives les plus puissantes et illumine les côtes de nos continents ? »… 

12 14 030 135
12 14 030 135

Fiche technique

Editeur
Manuscrit
Année
1896
Reliure
feuillets manuscrits
Langue
Français
État
Bon état
3 800,00 €
TTC