Histoire et doctrine de la secte des Cathares ou Albigeois

Paris- Genève, Cherbuliez, 1848-1849, 2 volumes in-8, demi basane rouge de l’époque, dos lise orné, XII, 392, IV, 318 pp. Rousseurs éparses. Cachets de bibliothèque du diocèse des sciences religieuses de Valence. Ex-libris ( cachet humide) Franck Villard.  

Rarissime édition originale, qui manque à Dujols, Guaita, Caillet et Dorbon, de cet ouvrage fondamental sur le sujet dont Athanase Cucheval-Clarigny donna un compte-rendu des plus élogieux et très étendu dans la Bibliothèque de l’Ecole des Chartes en 1852 : A l'aide de ressources qu'aucun historien n'avait eues encore à sa disposition, M. Schmidt a fait un livre tout nouveau qui jette un grand jour sur une époque intéressante du moyen âge [...] M. Schmidt ne s'est pas borné à nous donner le récit le plus suivi et le plus complet que nous ayons depuis les commencements du catharisme jusqu'aux jours où cette hérésie partage l'Europe, et depuis sa défaite jusqu'aux dernières années du quatorzième siècle, alors qu'elle s'éteint obscurément dans les prisons de l'Inquisition. Il a fait revivre à nos yeux l'église cathare tout entière avec son organisation intérieure, avec l'ensemble de ses dogmes, avec ses sacrements particuliers et ses deux ordres de fidèles, les parfaits et les croyants. Il nous a montré, dans cette hérésie si mal connue, une doctrine savante et subtile portée d'un bout de l'Europe à l'autre par la propagande la plus active, et qui, par la prédication et par les livres, avait partout battu en brèche le catholicisme. On comprend, à lire M. Schmidt, pourquoi les légats de l'Église et saint Bernard lui-même ont échoué dans leurs missions fréquentes en Languedoc, et comment les écrivains orthodoxes ont pu dire sans exagération que dans tout le midi de la France les églises étaient désertes, les évêques dépouillés de toute autorité et de tout crédit, et les cérémonies saintes tournées en dérision.

L'exposition des doctrines cathares est la partie la plus neuve du livre de M. Schmidt. La vérité avait été entrevue par quelques écrivains. Il a été démontré, contre l'autorité de Bossuet, que, dans la lutte religieuse dont le treizième siècle a été témoin, l'Église avait eu à combattre plusieurs sortes d'adversaires […] M. Schmidt […] a fait la part de chaque hérésie ; mais il ne s'est pas borné à distinguer la doctrine des cathares des doctrines qu'on a trop souvent confondues avec elle ; il nous en a donné une exposition suivie et raisonnée qui embrasse les dogmes et les rites, la théologie, la morale et la discipline de l'église cathare. Rien n'est plus précis, plus lumineux et plus complet que cette exposition qui fait revivre une doctrine anéantie depuis tant de siècles. On voit quelle différence profonde séparait les cathares des chrétiens, et on comprend aisément la propagation et la persistance du catharisme et les alarmes de l'Église. Le catharisme, quoiqu'il prétende à l'orthodoxie et qu'il se proclame le dépositaire des véritables traditions, n'est pas une hérésie ordinaire, se séparant de l'Église sur un point particulier et s'accordant avec elle sur tout le reste : c'est une doctrine complète en soi, qui tire logiquement de ses principes toutes leurs conséquences naturelles, et présente un ensemble de solutions pour toutes les questions qui intéressent l'âme humaine. C'est par un merveilleux travail de restitution historique que M. Schmidt est parvenu à reconstruire la théologie et la morale des cathares, en rassemblant laborieusement les détails épars dans un millier de relations et de livres, en confrontant les témoignages, et comparant les uns avec les autres les adversaires du catharisme, et en dépouillant les registres de l'Inquisition. 

12 20 033 187
12 20 033 187

Fiche technique

Editeur
Cherbuliez
Année
1848
Reliure
Livre relié
Langue
Français
État
Bon état
1 800,00 €
TTC