DRACH, Paul Louis Bernard dit le Chevalier Drach
Le Pieux hébraïsant...
Le Pieux hébraïsant contenant les principales prières chrétiennes et un abrégé du catéchisme catholique en hébreu ponctué avec le latin en regard accompagné de notes critiques et grammaticales sur le texte hébreu pour l'utilité de ceux qui étudient la langue sainte
Paris Gaume Frères, 1853, petit in-8, broché, XIX, 30, 30, 45 pp. (préface, 30 pages de texte avec sa traduction en regard, 45 pages de notes). Une infime restitution marginale de papier au haut du 1er plat, 2 déchirures restaurées, quelques rousseurs, exemplaire non coupé.
Dans le présent volume, d’une très grande rareté, publié avec l’approbation du Maître du Sacré-Palais apostolique, l’auteur reprend quelques fondamentaux venant à l’appui de son positionnement et de sa doctrine. Il développe, en accord avec ses concepts, autour de la chronologie des langues anciennes, de leurs racines, en accordant bien sûr une antériorité aux caractères hébraïques et notamment à l’hébreu mischnique et à la langue rabbinique ou néo-hébreu. Il mentionne les documents rédigés en arabe, particulièrement pour la rédaction des œuvres de Maïmonide. Un court chapitre est consacré à la véritable prononciation du nom tétragrammaton, un autre au verbe divin dans son expression hébraïque. Quelques notes sur la hiérarchie céleste et la place qu’occupe Saint Michel.
Les opuscules du rabbi David Drach (Strasbourg 1791- Rome 1868), malgré leur nombre, sont tous rares, voire très rares. David Paul Drach, dit le Chevalier Drach, est un ancien rabbin français d'origine alsacienne converti au catholicisme. Étrange figure que celle de ce Juif converti, qui abjura en 1823 en présence de Mgr de Quélen, et devint, à partir de 1827, bibliothécaire de la Congrégation 'De Propaganda fide' à Rome jusqu'à sa mort. Après sa conversion, cet érudit tenta de convertir ses coreligionnaires au catholicisme. Il publia en ce sens trois volets de la « Lettre d'un Rabbin converti, aux israélites ses frères sur les motifs de sa conversion ». Mais, son œuvre majeure reste « De l’harmonie de l’Eglise et la Synagogue ou perpétuité et catholicité de la Religion chrétienne ». C’est dans cet ouvrage, que Paul Drach développe sa thèse dans laquelle il veut démontrer que les dogmes de la religion catholique s’accordent parfaitement avec la cabale juive. Il en vient à opposer la cabale authentique dont l’origine est fort ancienne à une cabale déviée qui serait celle des juifs talmudistes. Dans l’esprit de Drach, cette dernière n’est plus en fait qu’une sorte de basse magie opérative. Fort curieusement, ce livre publié en 1844, dont le but missionnaire est indiscutable car il vise à déposséder le monde juif d’une de ses traditions essentielles, ne suscita aucune polémique. Paul Drach va inspirer de près deux auteurs : Gougenot des Mousseaux et Jean de Pauly. Il faudra attendre Paul Vulliaud qui, dans son édition du Siphra Di-Teniutha, fera une critique des erreurs propagées par ce dernier, erreurs dont l’origine selon lui remonte à Paul Drach dont il met en cause, sur ce point fondamental de la cabale, « l’inconstance de l’érudition, trop souvent éblouissante, de Drach. » Selon lui, il existe bien un « christianisme du Zohar ». Mais cette question est vaste. Il ajoute que : Le « Christianisme » qui est véritablement enclos dans la Kabbale ne peut en être dégagé qu’avec une méthode sûre, étrangère à tout esprit apologétique.
Fiche technique
- Editeur
- Gaume
- Année
- 1853
- Reliure
- Livre broché
- Langue
- Français
- État
- Bon état