[LACOSTE]
Essai critique sur l'Exode...
Essai critique sur l'Exode (Résumé apodictique de la Mission de Moïse) précédé d'observations nouvelles sur la découverte des Livres Saints par un Déiste
Paris, Librairie Internationale et Bruxelles, Lacroix, 1869, in-8, demi-percaline bleue de l’époque, IV, XLVIII, 404 pp.
Il convient de reproduire la note rédigée par Dujols (catalogue XVI, n°20) pour cet ouvrage dont il considère qu'il est introuvable : « Nul ne se douterait que ce titre, banal et fastidieux, cache le traité le plus savant de haute philosophie maçonnique. L'auteur, qui connaît l'antiquité à fond, retrouve l'Initiation proclamée en toutes lettres dans la Bible. On lit, en effet, au IVe livre (apocryphe) d'Esdras : Des choses que je te révèlerai, dit le Seigneur, tu en découvriras quelques-unes aux parfaits, et tu en diras d'autres, EN SECRET, aux SAGES. Mais c'est surtout l'ésotérisme des Mystères Egyptiens qu'a creusé Lacoste. Il affirme et, parfois, en administre des preuves troublantes, que la théologie chrétienne est sortie tout entière des traditions secrètes de l'Egypte, auxquelles Jésus-Christ aurait été initié. Mais, suivant notre auteur, il ne faut pas confondre Jésus-Christ avec le Ièsou égyptien, fils de Marim, la Vierge céleste. lésou était le nom du Soleil depuis le Solstice d'hiver jusqu'au retour du Solstice d'été ; tandis qu'il s'appelait Joan depuis le Solstice d'été jusqu'au Solstice d'hiver. La Vierge Marim se trouvant placée, dans le Zodiaque, entre les Poissons et le Bélier, au-dessus de l'Iésou représenté sous la forme d'un enfant. Il semble, effectivement, qu'elle vient de le mettre au monde. Or, comme cette maternité n'est qu'apparente, Marim est toujours vierge. L'ouvrage est rempli d'ingénieux rapprochements du même genre. Signalons, en passant, cette étymologie du mot Hiram, dont l'auteur fait : I, divin, Ram, maître, Divin Maître. Nous ferons remarquer, à ce propos, que Ram étant, en Egypte, le nom du bélier haut encorné, symbole de ce qui est grand, fort, au-dessus de tout, du maître, ainsi que le dit Lacoste, il y a peut-être ici la clef des mystères du Sabbat avec son adoration de l'animal cornu, où Eliphas Lévi voyait le Baphomet des Templiers. C'est ce qui peut avoir donné lieu à cette légende que les Francs-maçons adorent le Diable. Ce précieux traité, fourmillant d'ésotérisme, est illustré, en tête de chaque chapitre, de figures symboliques dont certaines auraient besoin de la feuille de vigne. Le texte, qui est une réplique de l'illustration, est parfois d'une nudité non moins suggestive ».
Pour compléter cette analyse, il convient de signaler que Lacoste s'est appuyé sur les travaux des principaux auteurs de son temps en matière de religions comparées et de mythologies : Court de Gébelin, Fabre d'Olivet, Dominique Henry (l'Egypte pharaonique), Frédéric Portal, Creuzer, Lacour, Louis Ménard, Maïmonide, Munk. Nombreux passages sur la Franc-maçonnerie, la cabale... Allusions aux Abraxas. Le curieux chapitre que signale Dujols avec pudeur en fin de fiche porte sur la symbolique phallique de la lettre Tau. De toute rareté. Manque à Caillet, Dorbon, Fesch, etc.
Fiche technique
- Editeur
- Lacroix
- Année
- 1869
- Reliure
- Livre relié
- Langue
- Français
- État
- Bon état