Introitus apertus ad occlusum Regis Palatium, autore Anonymo Philaletha philosopho. In gratiam Artis Chymicae Filiorum nunc primum publicatus, Curante Joanne Lancio
Amstelodami (Amsterdam), Janssonius a Waesberge, 1667, in-8, XVI, 80 pp. Reliure en parchemin de l’époque. Pâle trace de mouillure en marge des 15 derniers feuillets, s’élargissant des pages 65 à 80. Commentaires à la plume au premier feuillet blanc. 2 bois gravés, lettrines. Bois gravé (sphère) au bas de la page de titre.
Edition originale d’une insigne rareté.
Ce texte fondamental, monument du corpus alchimique, manque à Dorbon, Guaita, Duveen, Ouvaroff...
On ignore encore à qui attribuer le pseudonyme emprunté par notre auteur, Philalèthe, ami de la vérité, Irénée, le pacifique que l’abbé Sepher donne comme le grand-maître de l’ordre de la Rose-Croix et que Louis Figuier rattache « à la secte des théosophes et des illuminés du dix- septième siècle [...] Le grand secret possédé et exploité par cet adepte paraît avoir été la pierre philosophale, employée tout à la fois comme agent de transmutation métallique et comme médecine universelle. Philalèthe exerçait l’art de guérir au moyen de sa poudre philosophale. Il suivait en cela l’exemple de beaucoup d’alchimistes, et particulièrement celui des théosophes de l'école de Paracelse.
Ce n’est pas là, d’ailleurs, le seul trait de ressemblance que l'on trouve entre Philalèthe et les Rose-Croix.
Sans les nommer, il se rencontre si souvent et même si littéralement avec eux, qu'on pourrait le prendre pour un membre de leur confrérie. Comme les frères de la R.-C., il parle de cet Elie artiste dont Paracelse a prédit l'avènement et les miracles. »
Ferguson II, p. 192. Cat. Bibliothèque de Michael Innes (1897 - 1980) p. 387.
Caillet 11054 attribue notre texte à Th. Vaughan et cite la notice extraite du catalogue de la Bibliothèque Alexis Ouvaroff, établi par M. Ladrague (Moscou, 1870), qui ne référence que des éditions ultérieures :
« Cet ouvrage est le plus important de ceux qu'a donnés l'écrivain caché sous le pseudonyme d'Irénée, ou Cyrenée, ou Eugène, ou Philopone Philalethe, Phylaletha ou Philalethes.
On présume généralement que le nom véritable du Philalethe, était Thomas de Vaughan.
Du reste on trouve tous les renseignements recueillis sur ce célèbre alchimiste dans I’Histoire de la Philosophie hermétique, de Lenglet-Dufresnoy, dans L’Alchimie et les Alchimistes de L. Figuier... ... ... »
Au XVIIIe siècle, Wedel puis Lenglet, en effet, corroborent cette assertion. Louis Figuier, au chapitre VI de L’Alchimie et les Alchimistes (1854) sans la réfuter totalement, émet un doute. Mais c’est dans la Bibliographie occultiste et maçonnique d’Adolphe Peeters-Baertsoen (publiée par Jouin et Descreux en 1930) p. 362 et suivantes qu’est déroulée cette polémique tricentenaire qui confond Thomas de Vaughan, Th. VAUGHAN (traducteur anglais de la Fama et Confession des Rose-Croix), Eugenius Philalethes avec Eirenaeus Philalethes, notre illustre inconnu.
Caillet, assez confus, assure que Thomas de Vaughan fut le maître de Starkey, lequel aurait adopté son pseudonyme en y adjoignant le prénom Aireneus. Baertsoen rappelle cependant que Starkey se donnait comme le disciple de Philalèthe, et non comme Philalèthe lui-même.
Quoiqu’il en soit, notre Philalèthe dissimula très hermétiquement son identité et après trois siècles, on ne peut établir avec certitude quel personnage s’est dissimulé sous ce pseudonyme.
Citons encore Louis Figuier « L'Introitus apertus ad occlusum regis palatium, ou l’Entrée ouverte au palais fermé du roi, considéré comme ouvrage de philosophie hermétique, n’est pas seulement le plus important de tous ceux de l’auteur, c’est encore, dans l’opinion des adeptes, le plus savant, le plus systématique et le plus complet que cette science ait produit [...]
De tous ces ouvrages, le plus précieux à consulter, celui que nous avons invoqué déjà, l’lntroïtus, est le seul dans lequel l'auteur se soit peint, et qui nous dévoile l'homme en même temps que l'adepte. C’est à cette source qu’il faut s’adresser pour connaître le caractère et les sentiments philosophiques de Philalèthe [...]
« J'annonce, nous dit-il, toutes ces choses aux hommes comme un prédicateur, afin qu’avant de mourir je puisse encore n’être pas inutile au monde. Soyez, mon livre, soyez le précurseur d’Elie, préparez la voie du Seigneur. »
Précieux et rarissime exemplaire de l’édition originale qui manque également à la Bibliothèque Nationale de France.
Fiche technique