Les Douze Clefs de Philosophie de Frère Basile Valentin, ...

Les Douze Clefs de Philosophie de Frère Basile Valentin, Religieux de l’Ordre de Sainct Benoist. Traictant de la vraye Médecine Metalique (suivies du Colloque de l’Esprit de Mercure à Frère Albert) Plus l'Azoth, ou le moyen de faire l'Or caché des Philosophes (revu, corrigé et augmenté par Mr. LAGNEAU, Médecin) Suivi de Traicte de la nature de l'Oeuf des philosophes, composé par Bernard, Comte de Trèves, Allemand (Bernard LE TREVISAN)

A Paris, chez Pierre Moët, 1659 – 1659 - 1659, trois parties reliées en un volume in-8, pleine basane de l’époque, dos à nerfs, orné, 177 pp., un frontispice allégorique et douze planches hors texte, gravées par Jean Gobille ; 196 pp. et 14 gravures in texte ; 64 pp. pour le texte de Bernard Le Trévisan. Bandeaux et lettrines gravés sur bois. Pâles traces de mouillure en marge extérieure des 8 premiers feuillets. 2 coins lég. émoussés. Très bel exemplaire cependant. 

Rarissimes traités d'alchimie. 

Seconde édition française, la plus recherchée. La première, parue en 1624, ne comportait pas les planches des douze clefs. Ces trois textes sont présentés, le plus souvent, séparément. 

Caillet 798, pour le second texte uniquement, et 802, pour les deux premiers textes reliés ensemble. Caillet 1043 pour le texte de Bernard Le Trévisan. Ferguson p. 77. 

Dorbon 5029 : « Cette édition est beaucoup plus estimée et plus belle que celle de 1624 […] elle est fort rare lorsqu’elle contient le traité de Bernard Trévisan… » 

Guaita 2182 décrivit un exemplaire auquel manquait le frontispice qu’il restitua lui-même à la plume : « Cet ouvrage est extrêmement rare […] le Traité de l’Azoth contient de nombreuses et intéressantes figures sur bois ». 

Outre le beau frontispice et les douze clefs, le premier texte comporte, au bas du dernier feuillet de l’avant-propos la très symbolique figure décrite par Eugène Canseliet dans son « Alchimie expliquée sur ses textes classiques », chapitre VIII, Conjonction et séparation.

Jacques van Lennep in Alchimie (Dervy, 1984) : « Il y eut […] en 1624, une traduction française d’après l’allemand par David Lagneau. Elle parut chez Jérémie et Christophe Perier à Paris. 

Les exemplaires de cette édition sont rares, sans doute parce qu’elle fut mise à l’index, quoiqu’elle ait été publiée avec le privilège du roi. C’est en tout cas ce qu’apprend une inscription sur un exemplaire qui appartint à un certain chanoine Drauonet : « Livre rare. Les exemplaires en ont été retirés par ordre du Parlement de Paris, et brûlés par la main du bourreau ». 

Pierre Moet, libraire-juré parisien, réédita en 1659-60 les Douze Clés, avec une introduction de son cru - sans qu'on sache s'il s'agit d'une réimpression. Elle présente en effet quelques légères différences. Jean Gobille qui exerça la profession d’orfèvre et de graveur à Paris jusqu'en 1690 en retraça les illustrations avec finesse mais en les inversant.
Cette dédicace est adressée par Milliet de Bosnay, un alchimiste qui, sur ordre de Henri IV, se rendit en Flandre pour y rencontrer un de ces adeptes réputés qu’il n’avait pas le droit de nommer mais « où », précise-t-il, « j'ay d'abondant apris plusieurs certitudes de ceste science ».

Le traité fut enfin repris en 1741, dans la deuxième édition de la Bibliothèque des Philosophes chimiques attribuée à Salmon, mais cette fois, sans ses illustrations. 

Canseliet en fit le reproche à ce bibliophile érudit qui exerça la médecine à Londres, consacra quelques ouvrages à cet art ainsi qu’à celui de l’alchimie. Il perdit de vue que Salmon, né en 1644 ou 1648, mourut en 1713. On ne peut donc lui reprocher d'avoir écarté ces illustrations qu’à titre posthume !

La version latine de Maier réapparut avec ses gravures dans la réédition en 1678 du Musaeum Hermeticum, puis, dans la Bibliotheca de Manget en 1702. 

Les illustrations, d’une facture assez maigre, y sont regroupées sur deux planches. Canseliet mentionna enfin une édition rarissime en allemand, publiée à Hambourg en 1717. Bien qu'il s’en servît pour ses travaux, il omit d'en fournir le titre original dont la traduction permet de supposer qu'elle était illustrée. 

Dans ce traité, le texte apparaît donc clairement comme un commentaire des illustrations. Ensemble, ils constituent les « Clefs » qui, Pernety le précise à cet article, signifient la connaissance de la matière propre à l’œuvre, au même titre que « Portes », terme qui fut préféré par George Ripley dans son traité « Les Douze Portes ».

Comme dans les Douze Clefs, il y a dans Azoth une symbiose entre les illustrations et le texte qui en fournit le commentaire. Cela contribue à démontrer l'importance primordiale de l’iconographie pour l’alchimiste.

Ainsi, lit-on sous la sirène qui se presse les mamelles : « Je suis déesse excellente en beauté & de grande race, née de nostre Mer propre, environnant toute la terre toujours mobile, je jette de mes mammelles le laict & le sang, cuits ces deux choses jusques à ce qu’elles soyent converties en or et en argent… » Une représentation de la pierre apparaît aussitôt : le soleil et la lune enlacés par un serpent dont les extrémités sont un lion dévorant un aigle. 

Suit une évocation de la matière première par un « dragon envenimé » posé sur une sphère ailée qui supporte un androgyne brandissant l'équerre et le compas. 

Notons au passage que ces instruments, ainsi que la sphère, se retrouvent dans la Melencolia I de Dürer […] L’androgyne comme la sphère correspondent à la pierre philosophale, cette « double chose » que le mot Rebis inscrit sur la tunique, désigne traditionnellement. Le chiffre 34 inscrit sur la sphère correspond à Jupiter, l’antidote de la Mélancolie. Il apparaissait déjà chez Dürer. » Ensemble rarissime. 

12 12 036 001
12 12 036 001

Fiche technique

Editeur
chez Pierre Moët
Année
1659
Reliure
Livre relié
Langue
Français
État
Bon état
5 500,00 €
TTC