Deux manuscrits originaux à la plume et deux L.A.S. d'Hoëné Wronski

-     Tableau encyclopédique de l’art de la guerre, terrestre et maritime par un ancien officier supérieur (Hoëné Wronski) – Forces armées (texte de Wronski, soigneusement mis en forme par Lazare Augé et comportant des notes)

-     Pourquoi la déchéance de l’homme ? Pourquoi nous en possédons l’héritage ? Et comment l’immaculée Marie en est la cause réparatrice

? (texte de Lazare Augé)

-     On joint deux lettres autographes signées d’Hoëné Wronski (la première 28 février 1835 ?, date illisible pour la seconde). 2 feuillets (13,5 x 21 cm), 18 et 20 lignes, rédigés à la plume, encre noire, signés Hoëne Wronski. Le 28 février, il est question de passer prendre M Augé et de le presser.  « Le moindre retard pourrait dans ce moment si critique devenir extrêmement préjudiciable à nos grands intérêts… » Deux manuscrits originaux à la plume. Belle écriture, très lisible, de la main de Lazare Augé, disciple de Wronski et deux lettres autographes signées d’Hoëné Wronski. Un premier recueil de 11 pp. (27,5 x 21,5 cm) d’environ 33 lignes à la page, un second recueil de 22 pp. (27,5 x 21,5 cm) d’en moyenne 30 lignes à la page. Deux lettres : la première, une page, (21 x 13,5 cm), 26 lignes ; la seconde, une page (21 x 13 cm), 17 lignes.

Tableau encyclopédique de l’art de la guerre… Manuscrit divisé en deux parties. La seconde partie, intitulée « Nota », est une méditation métaphysique sur la Création, ses divers systèmes constitutifs, que Wronski définit par l’un de ses grands concepts : « La Loi de Création », laquelle, selon lui, préside à la génération des vérités mathématiques. Ce concept, que l’on retrouve dans l’ensemble de son œuvre, est ici appliqué au : « Système absolu de l’art de la guerre ». En fait, ce texte final se présente comme un exposé et une méditation sur La Loi de Création et vient accompagner et éclairer la lecture du système exposé en première partie (tableau encyclopédique). Les huit premières pages sont en effet composées d’une nomenclature concernant les forces armées (constitution, architecture, fortifications et leurs armements, structure des différents corps de défense pour la sûreté intérieure, les gardes des frontières et les côtes, un répertoire extrêmement détaillé des instruments de guerre ainsi que l’ensemble des accessoires y afférant. Inventaire également des diverses troupes de guerre : terrestres (troupes irrégulières et régulières, cavalerie, artillerie, etc.), maritimes. Enfin, une importante partie de ce descriptif détaille de façon exhaustive la gestion des forces armées, passives, actives, leurs systèmes d’enrôlement. Ce dernier chapitre traite également de la totalité de l’organisation et  du stockage des équipements, de l’accompagnement sanitaire et médical et ce, bien sûr, pour l’ensemble des armées, qu’elles soient de terre ou de mer. Pourquoi la déchéance de l’homme ?... A travers ce texte très dense, Lazare Augé, disciple de Wronski, en prophète, propose une approche de ses recherches à la fois philosophiques et scientifiques concernant l’origine du mal et fait le procès de l’Eglise trop éloignée de la science. « L’Eglise, gardienne scrupuleuse des dogmes chrétiens… est la conservatrice de la morale dont l’affaiblissement est la grande maladie des temps modernes, elle est loin de posséder la science, source de toute vérité… ». Reprenant le thème des « désordres révolutionnaires », il tient l’Eglise pour responsable de l’origine du mal sur la terre et lui enjoint d’emprunter « la voie salutaire du remède ». Ce texte consiste en une brillante dissertation évoquant une forme de philosophie hermétique et prenant la science en tant que source primordiale du symbolisme chrétien, avec, à sa base, la terre et ses qualités chimiques : le limon, base du terreau primitif, la formation de ferment, « principe de la genèse animale », la fibrine, en tant que limon organique, laquelle « devient condition d’une fibre animale et d’une fibre végétale »… Par une série d’enchaînements proche de la démonstration mathématique et par le biais d’un « rapprochement harmonique », l’auteur en arrive à la création de la substance humaine et de la fibre de l’intelligence.  L’animal « raisonnable » qu’est l’homme, à travers son développement supposé de plus en plus ascensionnel, acquiert le « support de la raison supérieure […] le support de la découverte de l’absolu […] » Les supports de la cognition et du sentiment sont respectivement représentés par l’homme et la femme, et l’œuvre de Dieu se manifeste dans « l’union éternelle du sentiment et de la cognition[…] pour la procréation des êtres supérieurs de la démonie, correspondants à la réalité absolue de cette union ». La cacodémonie créant la confusion ou esprits infernaux, serait engendrée par l’incomplétude de l’un ou l’autre des deux principes de la vie, tandis que l’agathodémie (esprits célestes), unité de conscience absolue, serait « la susceptibilité créatrice du savoir où coexiste l’être… ». Suit une démonstration analogue du point de vue religieux ou révélé empreinte de gnosticisme avec comme point d’attache cette même dépolarisation étudiée en parallèle avec la symbolique de la Genèse, le couple primitif représentant la condition primitive de la création divine, le serpent « figure symboliquement le mauvais principe démonique », les deux principes, spirituel et corporel (polarisés) succombent devant la promesse de l’omni-science, provoquant la chute de l’homme, la dépolarisation de son identité, désunion de l’individualité et de l’universalité, connaissance du bien et du mal à l’inverse du « Paradis terrestre figuré par l’état neutre du bien et du mal ».  La conscience de ces notions provoque l’esprit démonique et les dominantes bien-mal chez Seth ou Caïn et leur descendance : Seth pour l’établissement spirituel ou agathodémonique (fils de Dieu), Caïn pour l’établissement matériel ou cacodémonique (fils des hommes). Au fil des mixités, la cacodémonie s’impose, l’innocence cède au péché et enfin « Dieu extermina ces êtres, exclusivement enclins au mal, dans le bouleversement de la terre, connu sous le nom de Déluge ».

12 28 020 009
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Fiche technique

Editeur
Manuscrit
Année
1835
Reliure
feuillets manuscrits
Langue
Français
État
Bon état
2 200,00 €
TTC