MARQUES-RIVIERE, Jean
Une lettre autographe signée de Jean Marquès-Rivière au Dr Rouhier
Une lettre autographe signée de Jean Marquès-Rivière au Dr Rouhier datée du 24 octobre 1939
Courrier manuscrit, un feuillet 17 x 25,5 cm, 32 lignes à la plume, encre noire.
Alexandre Rouhier s’est retiré à la campagne, près de Fontainebleau et n’en sortira pas jusqu’à la fin de la guerre. Ancien chimiste chez Rhône-Poulenc, diplômé en pharmacie, il y dispensera des soins médicaux et apportera son soutien à la population civile, les médecins alentour ayant été réquisitionnés.
En 1939, Jean Marquès-Rivière est affecté à l’Atelier de Fabrication, matériel Aérostation (Ministère de l’Air), Les Sables d’Olonne (en-tête). Alexandre Rouhier l’a aidé dans une affaire liée à un certain Cario et il a enfin reçu une réponse : « … il y a mis le temps et je soupçonne votre intervention comme ayant été décisive en cette affaire… ». Tandis que « tout le monde s’installe doucement dans la guerre », son train de vie est médiocre « (je veux dire par là que je ne fais pas de bénéfices de guerre) » et il précise sa situation : « …je suis chargé de l’organisation des nouveaux ateliers du Ministère et ma journée se passe en de multiples besognes, tant auprès des entrepreneurs que des architectes. Je deviens très calé dans le bâtiment et les ballons. » Il évoque une figure féminine rencontrée en Inde et avec laquelle il revint à Paris quelques temps auparavant (cela eut pour effet un divorce qui mit Marquès-Rivière sur la paille) : « La Shakti est revenue à Paris […] je lui ai rendu sa liberté. Je vous en avais parlé… » Il prie le Docteur de bien vouloir réfléchir à une solution. A cette date, on connait déjà de notre auteur plusieurs titres consacrés aux courants et pratiques ésotériques de l’Orient : « Le Bouddhisme au Tibet » (1936), « Amulettes, talismans et pantacles dans les traditions orientales et occidentales » (1938) « Le yoga tantrique hindou et tibétain » et « Rituel de Magie tantrique hindoue. Yantra Chintâmani (Le Joyau des Yantras) », tous deux publiés en 1939 aux éditions Véga. Rappelons que le libraire-éditeur Alexandre Rouhier, fort informé des doctrines tantriques et magiques de l’Inde et du Tibet, disciple de Jacques Bacot (au même titre que Rivière), fut une source de renseignements précieux dans l’élaboration de ces diverses publications savantes. Marquès-Rivière l’interroge sur l’avenir de la librairie « on lira toujours, de plus en plus, et l’on recherchera des livres graves » et sur la façon dont il envisage le futur : Alexandre Rouhier souhaite-t-il à présent « reprendre la librairie […] ou bien la pharmacie […] ? » Il prend ensuite des nouvelles de leurs relations communes, dans un style qui n’est pas sans évoquer la suite du parcours de Jean-Marie Rivière alias Marquès-Rivière : « …Et nos « relations » diverses, guénoniques, , astrologiques, spiritoïdes et catoblepasides ? Un joli coup de canne dans le petit panier, hein … » Marquès-Rivière, fera la connaissance de René Guenon vers 1925, lors de sa réception à la GLNF et il fut proche de la Fraternité des Polaires avec Maurice Magre, Fernand Divoire, Camille Savoire ... Pourtant, il fut également l’auteur de « La trahison spirituelle de la Franc-Maçonnerie » (1931), de « L’Organisation secrète de la Franc-Maçonnerie » (1936)… S’il prie le Dr Rouhier de songer « de temps en temps à (son) amitié », on sait que ce dernier gardera ses distances, malgré l’insistance toujours plus pressante de JMR, tout au long de la seconde guerre.
Fiche technique
- Editeur
- lettre autographe signée
- Année
- 1939
- Reliure
- feuillet manuscrit
- Langue
- Français
- État
- Bon état