Le grand Livre de la Nature ou l’Apocalypse philosophique et hermétique

Le grand Livre de la Nature ou l’Apocalypse philosophique et hermétique. Ouvrage curieux, dans lequel on traite de la Philosophie occulte, de l’intelligence des hiéroglyphes des Anciens, de la Société des Frères de la Rose-Croix, de la Transmutation des métaux & de la communication de l’homme avec des Etres supérieurs & intermédiaires entre lui & le grand architecte

Au Midi, et de l’Imprimerie de la Vérité, sans date (1790), in-8, broché, couverture de livraison de l’époque, avec titre manuscrit, 116 pp. Dos craquelé, bon exemplaire cependant, non rogné.

Comporte une mention d’appartenance maçonnique sur la page de titre (signature à la plume) : F :. Lebaillif, qui laissa quelques très rares commentaires à la plume en marge.

Edition originale. Dujols n°27, VIII, 1910 : « Cette œuvre rarissime contient le plus profond enseignement initiatique. On en trouve l’analyse détaillée dans « L’Univers maç :. », 1837, pp. 573 à 575. Les mystères de l’Initiation y sont décrits tout au long sous une forme attachante et profondément ésotérique, en neuf chapitres divisés par versets. Celui qui peut saisir tout le sens intime de cette œuvre arrivera, s’il en est digne, dans le sanctuaire des vrais Rose-Croix et tous les secrets de la Nature lui seront dévoilés… »

C'est à Duchanteau (Touzay-Duchanteau), peintre, que l'on doit la plus remarquable et spectaculaire œuvre du domaine ésotérique pour le XVIIIe siècle : Le Grand calendrier magique, 4 grandes planches in-plano gravées, considérable extension et enrichissement de l’œuvre originale de Tycho Brahe. Le tout premier champ d'investigation de ce personnage fut la kabbale. Il avait suivi pendant plusieurs années l’enseignement de son maître Salverte de Thoux, qui lui-même avait été initié par Hayyim Samuel Jacob Falk, le Baal Shem de Londres dont on connait l'influence profonde qu'il exerça sur Emmanuel Swedenborg, Cagliostro, Philippe Egalité (d'Orléans) et bien d'autres. Duchanteau se tourna également vers l'étude et la pratique de l'Alchimie, parallèlement à son lien avec le cercle proche de Martinès de Pasqually dans lequel il dispensa un enseignement en sciences secrètes à Savalette de Langes (voir à ce propos les confidences de Gleichen dans la publication de ses souvenirs en 1847). Dans ce contexte, Duchanteau se livra à une expérimentation « alchimique » très particulière qui devait provoquer sa disparition. Contrairement aux affirmations de Gustave Bord, il ne s'agit pas ici d'une explosion de son laboratoire mais bel et bien d'un phénomène lié à son interprétation personnelle de l'élaboration de l’élixir de vie. Il s’agit ici de l'unique texte imprimé de Duchanteau (publié en 1790) ayant trait à ce type de quête et son déchiffrage du processus alchimique qui fut reproduit par la suite avec une introduction d'Oswald Wirth, lequel en souligna la profondeur : « De semblables écrits ne s’adressaient qu’à un cercle limité d’initiés spéciaux, adeptes d’un mysticisme très particulier, ne se rattachant que fort indirectement à la tradition générale et universelle de la pure initiation. L’auteur, en effet, se donne comme membre d’une Société de Philosophes Inconnus et se révèle ainsi comme Philalèthe ou Ami de la Vérité… Pour se faire une idée des doctrines initiatiques professées par les Philalèthes, aucune lecture ne saurait être mieux appropriée que celle du Grand Livre de la Nature, qui fait l’objet de la présente publication… L’apocalypse hermétique a d’ailleurs les caractères d’une composition inspirée ; c’est l’œuvre d’un médium cultivé, comme les écoles mystiques tendent tout naturellement à en former… L’occultiste averti pourra y puiser de précieux renseignements. Le Franc-maçon partisan de l’initiation de la femme devrait tout spécialement les méditer ; mais elle se recommande par-dessus tout à l’historien qui veut se faire une idée de la mentalité mystique de la fin du XVIIIe siècle. Rien ne jette peut-être plus de lumière sur les doctrines secrètes des disciples de Swedenborg, de Martinès de Pasqually et de Claude de Saint-Martin. Ne serait-ce qu’à ce titre, le Grand Livre de la Nature devait être rendu accessible aux nombreux amis de la Vérité, qui la cherchent inlassablement, comme de sincères et authentiques Philalèthes ». Cette édition fut publiée en 1910 à la Librairie du Merveilleux animée par Dujols et Thomas. Caillet 4705 : « Cette œuvre   « qui nous semble pouvoir être attribuée à l'alchimiste illuminé Duchanteau », contient le plus profond enseignement initiatique. - C'est la clef de Paracelse, de Saint-Martin, de Van Helmont, et de tous les auteurs qui ont écrit sur la Philosophie Hermétique... ».

C'est sans doute cette juste et pertinente analyse qui poussa par la suite un certain Vincent Tacxsi à publier un très curieux ouvrage : « Le Suisse catholique deux fois » (faisant référence aux Philosophes Inconnus) qui n’est en fait qu’un plagiat de l’œuvre majeure de Duchanteau. Ce texte figurera désormais parmi les ouvrages de référence des historiens et praticiens de l'alchimie. Le corps de ce volume est constitué pour l’essentiel du texte L’Apocalypse hermétique, composé de neuf chapitres, suivis d’un long commentaire sur ce récit métaphorique On trouvera ensuite un texte sur Le Langage des Adeptes  ou Dictionnaire abrégé de Philosophie. Figurent également des investigations au sujet de la Rose-Croix, des publications de Swedenborg, de la doctrine des Martinistes, des sciences occultes en général…)

Dorbon 1351. Guaita 369 et 370 : « Petit traité fort rare et des plus intéressants ». Voir à ce propos les travaux de Robert Amadou publiés dans La Tour Saint-Jacques, numéro consacré à Saint-Martin, ainsi que l'ouvrage de Charles Porset « Les Philalèthes et les Convents de Paris ».

12 12 034 017
[DUCHANTEAU]
12 12 034 017

Fiche technique

Editeur
Imprimerie de la Vérité
Année
1790
Reliure
Livre broché
Langue
Français
État
Bon état
1 500,00 €
TTC