

25 feuillets (21 x 29 cm) entièrement rédigés à la plume, encre noire, d’environ 30 lignes à la page, daté 1er janvier 1951 & Paramé, Le Goéland, une plaquette in-8, agrafée, 32 pp. et 2 planches dépliantes hors texte.
Important manuscrit auquel on joint la rarissime plaquette achevée d’imprimer par l’Imprimerie A. Liorit, à Dinard, en la fête de la Nativité de Notre-Dame, le 8 septembre MCMLII (1952), Editions du Goéland, Dépositaire : Editions Véga.
Théophile Briant, fondateur et éditorialiste de la revue Le Goéland, éditeur et ami de Conrad Moricand alias Claude Valence, se trouve être le dédicataire de notre texte : « A THEOPHILE BRIANT, Directeur et Animateur du « Goéland » ... sous le signe de la Rose-Croix. Fraternellement. C. V. »
Il est également l’auteur de l’Avertissement en tête de la plaquette imprimée, révélant une sorte de culte voué à notre auteur (à l’instar de Modigliani s’adressant à Conrad Moricand, en tant que son « Chérissime Astrologue ») :
« [...] Claude Valence est un de ceux qui soient les plus marqués des signes de l'Elu. [...] l'entrainement quasi miraculeux de son esprit, rompu à toutes les disciplines supérieures, ont fait de lui un de ces êtres exceptionnels, comme il s’en trouve une dizaine par siècle, et qui sont destinés à cheminer, en avant de la cohue des dormants, sur ces redoutables frontières, où il faut subir les assauts alternatifs des bons et des mauvais anges.
Claude Valence, que Max Jacob considérait comme un Maître, nous a donné assez de témoignages de son génie divinatoire pour que nous acceptions, sinon de le suivre, du moins d'écouter sa parole. Il sort de la lignée des anciens mages, qui sont toujours les premiers à capter les messages de la Foudre, et dont les errants de ce monde ont sans cesse besoin pour les informer, les préserver ou les secourir. »
Et au sujet de notre manuscrit : « ... [lourd] de substance pour les Pèlerins de l'Invisible — les seuls qui nous intéressent — et nous sommes persuadés qu'ils trouveront à chaque paragraphe un prétexte à méditer sur les arcanes de la cryptologie religieuse et sur les canevas mystérieux qui se cachent sous l'apparente banalité de la vie quotidienne. »
Il rappelle également, avec la plus vive admiration, la publication « [d’] une étude sensationnelle de Claude Valence (alias Conrad Moricand) où nous étaient révélées par un des « voyants » les plus incontestables de notre temps, « les traces du culte d’Isis sur les portails mystiques de Notre-Dame de Paris »
Se référant aux travaux antérieurs de Gobineau de Montluisant et de Robert Ambelain, et surtout au magistral ouvrage de Fulcanelli sur le symbolisme des cathédrales, Claude Valence nous présentait successivement les trois portails de Notre-Dame, auxquels il donnait les appellations suivantes :
Le Portail dit de la Vierge — ou de l’Astrologie.
Le Portail dit du Jugement — ou de l’Alchimie.
Le Portait dit de Sainte Anne ou de St Marcel — ou de la Magie.
... la déesse-mère de l’Egypte n'a pas laissé de traces de son passage et de son culte que sur l'un des monuments les plus vénérables de l’antique Lutèce. Elle est aussi présente dans le Nom, les Armes et le Thème zodiacal de la Ville de Paris.[...] L'intérêt majeur de cette découverte réside avant tout dans l’interprétation de l'horoscope de la Ville de Paris, où Claude Valence [...] n'avance rien qui ne soit corroboré par l'examen du plan et des étranges répartitions ordonnées par les astres. »
Notre manuscrit est composé de deux parties : L’origine du nom et de l’emblème de la ville de Paris et Le thème zodiacal de Paris.
La première, démonstrative, est à la fois historique (reposant sur de nombreuses références bibliographiques et archéologiques), mythologique (égyptienne, gréco-latine et druidique) et celle d’un hermétiste chrétien : aux lumières de l'ésotérisme astrologique, combiné avec l'onomantique : « le patronyme et le thème zodiacal de la Ville de Paris dans leurs relations avec Isis Myrionyme, qui apparaît de la sorte, bien davantage encore que Sainte Geneviève, ainsi que l'on va pouvoir en juger, comme la Déesse tutélaire de la Ville de Paris [...] Si la statue d’Isis est restée longtemps érigée dans l’église Saint-Germain-des-Prés, il est aisé d’en rendre la raison... et ce sera Saint Augustin qui nous la fournira. « Il en est, dit-il, des temples, des idoles et des bois sacrés, comme des païens : on n’extermine pas ces derniers, mais on les convertit, on les change ; de même, on ne détruit pas les temples, on ne met pas en pièces les idoles, on ne coupe pas les bois sacrés; on fait mieux, on les consacre à Jésus-Christ. »
L’auteur ouvre la seconde partie de son texte en invitant le lecteur « à suivre [...] notre exposition et notre itinéraire à travers les 12 Maisons astrologiques, en se reportant fréquemment à un plan de Paris détaillé, celui de Guilmin qui n'est pas trop grand [...]convient parfaitement. »
Le thème zodiacal développé ici par Conrad Moricand consiste en effet en un voyage initiatique de haute portée, soutenu par les travaux antérieurs de Nicolas Bourdin au Colonel Caslant, en passant par ceux d’Eudes Picard...
Pour conclure : « Isis, à n'en pas douter, fut bien la déesse originelle et tutélaire de la Ville de Paris et ce n’est pas sans raison que son nom a exprimé étymologiquement, ainsi que nous l’avons vu plus haut — « le petit Vaisseau Isiaque » qui figure ainsi doublement, aujourd'hui encore, dans le patronyme de la Ville de Paris, et sur son emblème. »
Précieux document.
Fiche technique