Les adorateurs de Satan

Paris, Flammarion, 1937, in-12, broché, 214 pp. Papier uniformément jauni, un nom écrit à l’encre sur la page de garde.

Myriam Harry, de son vrai nom Myriam Shapira, est la fille de Guillaume Moses Shapira, juif converti au protestantisme à Kiev et qui connut un destin tragique suite à l’achat d’un manuscrit fort ancien du Pentateuque qu’il tenta, à de nombreuses reprises, de négocier et dont l’authenticité fut en son temps contestée.

Des recherches ont établi depuis que ce manuscrit aurait fort bien pu être la plus ancienne version des manuscrits de la mer Morte.

Moses Shapira se suicida et le manuscrit fut détruit dans l’incendie de sa maison. Suite à ce drame, sa fille, très éprise de littérature, s’exila tout d’abord en Allemagne où elle eut une liaison avec Sacher Masoch puis elle gagna la France, rencontra Catulle Mendès, eut une liaison avec Huysmans, puis se maria à Georges Vanor. Par la suite, elle rencontra Lyautey, Henri Massé, et, surtout, le couple Mardrus dont elle fut très proche. Cette dernière rencontre eut probablement lieu dans l’entourage de la librairie spiritualiste et orientaliste Véga.

Le présent récit se présente comme un parcours au Moyen-Orient dont les deux premiers tiers sont principalement axés sur les Yésidis, population d’origine des plus anciennes et dont les croyances tournent essentiellement autour du culte de Lucifer.  Les sources des croyances religieuses des Yézidis sont extrêmement diverses.

On y trouve des éléments proches des Nestoriens et des Sabéens (culte de Zoroastre). Par ailleurs, leur représentation est doublement structurée à partir de leurs croyances en la métempsycose, d’une part, et, d’autre part, autour d’un dogme affirmant qu’ils seraient issus de l’Adam Primitif. Cependant, les influences perceptibles dans la représentation de leurs cultes sont infiniment plus complexes, d’origines diverses, et anciennes, puisque nous y trouverons, entre autres, des éléments relevant du culte de Mithra (persistance du sacrifice du taureau), adoration et culte du feu et du soleil, etc.

Le dernier tiers du volume, toujours sous la forme d’un récit de voyage, est, lui, consacré à un enseignement kabbalistique. Cette quête est favorisée par la rencontre d’un jeune Beni-Benjamin (premiers colons rotschieldien en Palestine) plus précisément axé sur la doctrine de Simon Bar Yokhay. Dans ce contexte, notre auteur fera en de nombreuses occasions référence au Zohar. 

12 14 035 078
HARRY, Myriam
12 14 035 078

Fiche technique

Editeur
Flammarion
Année
1937
Reliure
Livre broché
Langue
Français
État
Bon état
150,00 €
TTC