Les troys libvres de l’art du potier...

Les troys libvres de l’art du potier esquels se traicte non seulement de la practique, mais briefvement de tous les secrets de cescte chouse qui iouxte mes huy a estée tousiours tenue célée

Paris, Librairie internationale, 1860, in-folio, demi-toile rouge de l’époque, IV, XII, 88 pp. et 37 planches gravées hors texte. Quelques pâles rousseurs, un infime renfort marginal sur 1cm.

Ouvrage auquel Fulcanelli se réfère en divers endroits. Dans Le Mystère des Cathédrales : « La Sybille, écrivit-il, interrogée sur ce qu’était un Philosophe, répondit : c’est celui qui sait faire le verre. Appliquez-vous à le fabriquer selon notre art, sans trop tenir compte des procédés de verrerie. L’industrie du potier vous serait plus instructive ; voyez les planches de Piccolpassi… ».

Puis, Eugène Canseliet indiquant avoir recueilli directement ses informations de la bouche du Maître, indications qu’il reporta en marges de son propre exemplaire, y fit référence à plusieurs reprises à travers ses diverses publications autour de la symbolique alchimique et hermétique. Il releva en tout premier lieu, à l’occasion de ses recherches autour de la très fameuse porte du marquis de Palombara, une interprétation du prénom de Piccolpassi, Cypriano, qu’il rapprocha de celui du surnom de Cypris (Cyprian), épouse de Vulcain (Fulcanelli). Dans le même esprit, il indiqua pour ce même nom un rapprochement entre le nomen Cavalier qu’il traduisit par celui de Cabalier (ou Cabale tel que suggéré dans son volume « Alchimie », 1978).

Par ailleurs, il pensa discerner certaines indications opératoires alchimiques précieuses dans le curieux portrait de la dame chère au cœur de l’auteur.

En outre, comme il l’indique dans « Alchimie » Pauvert, 1964 : « L’iconographie symbolique a souvent figuré le sujet minéral des sages, dans son état primordial et tel qu’il est extrait de son gîte minier, par le rocher aride qui supporte et nourrit un arbre vigoureux et surchargé de fruits. C’est ce motif qu’on remarque, surmonté des mots latins «sic in sterili » – ainsi dans le stérile – sur la pénultième page du très curieux « art du potier », de Cyprian Piccolpassi. Celui-ci se voulant lui-même cavalier, que nous entendons cabalier, souligne et complète d’une légende l’ésotérisme clair de son image (p.250, planche 36). Dans ce contexte, il cite un passage de notre volume sur le feu qui ne serait point le feu commun utilisé entre autres dans cet art, mais qui serait en fait le feu philosophique et secret des adeptes (voir la préface à « L’aspect de l’alchimie traditionnelle » de René Alleau, p 17). Enfin, Claudius Popelyn (qui publia une très belle édition du « Songe de Poliphile »),  fut le premier traducteur de cette œuvre spectaculaire.

Le volume se clôt avec un épilogue du translateur au lecteur bénévole : «Ainsy travaille soubs ung bon maistre, va questan la fortune des beaulx secretz, manoeubvrant, adiustant, refecsant à nouveau, peincturant trez plus finement, invenctant les nobles phantasies, pourchassant les aornementz precieulx et reliefz trez plus exquiz; ainsi prendras expérience et aquesteras talent que fault à tout, si le veut Nature et le puissant Dieu qui te garde et te saulve. Amen ».

12 12 015 034
12 12 015 034

Fiche technique

Editeur
Librairie Internationale
Année
1860
Reliure
Livre relié
Langue
Français
État
Bon état
500,00 €
TTC