Oeuvres philosophiques

Paris, Charles Gosselin, 1842, in-12, demi-basane blonde de l'époque, dos lisse, couvertures et dos conservés, XVI, 322 pp. Rares rousseurs, exemplaire non rogné.

Dujols n° 268, décembre 1912, pour l’édition de 1856 : « (Très rare) Vanini est une des physionomies les plus étranges de la Renaissance. On sait bien peu de chose de sa vie, sinon qu’il étudia la philosophie, les sciences, la médecine, l’astrologie, le droit, la théologie, fut ordonné prêtre, puis à l’âge de trente-quatre ans, condamné à être brûlé vif, après avoir eu la langue arrachée. Le Père Mersenne prétend qu’avant de monter sur le bûcher, Vanini avoua, devant le Parlement de Toulouse, qu’à Naples, ils avaient formé le projet, lui et douze autres de ses amis, de parcourir toute l’Europe pour y répandre l’athéisme, et que le sort lui avait donné la France en partage. X. Rousselot, après tant d’autres, nie le fait comme avancé gratuitement dans un Commentaire sur la Genèse. Si tout n’est pas absolument vrai dans le propos intéressé du religieux, tout n’y est pas non plus, peut-être, entièrement faux. Il est certain que Vanini avait fondé, à Toulouse l’Albigeoise, une association secrète dont les membres, appartenant à la haute bourgeoisie— c’est-à-dire la classe lettrée — se réunissaient la nuit. Et il n’est sans doute pas aventureux d’admettre qu’il y avait là un foyer de libre pensée, s’il n’est pas documentairement permis de lui décerner encore le nom maçonnique de Loge. Qu’on se rappelle, du reste, que c’était l’époque où les Etudiants voyageurs — Clerici Vagantes — tous affiliés au Venusberg— encombraient les grands chemins, répandant sur leur passage des théories subversives fleurant l’hérésie, et le récit du Père Mersenne paraîtra aussitôt moins dénué de vraisemblance, du moment surtout où il est établi que Vanini, infatigable pèlerin, avait parcouru, avec l’Italie, la France, l’Allemagne et l’Angleterre. Au surplus, toute l’œuvre philosophique de Vanini témoigne d’un caractère hardi, entreprenant et d’une hostilité intrépide envers l’Eglise catholique. X. Rousselot a été bien inspiré en nous donnant une traduction complète, intégrale, de L’Amphithéâtre de l’Eternelle Providence, Divino-Magique, Christiano-Physique, Astrologico-Catholique, contre les anciens Philosophes, les Athées, les Epicuriens, les Péripatéticiens, les Stoïciens, etc., et les meilleurs chapitres des Mystères de la Nature, la Reine et la Déesse des Mortels, notamment celui qui a pour objet la Religion des Païens et qui est, en réalité, une violente diatribe contre le Christianisme Romain. On sent passer à travers ces pages acerbes et mordantes cet esprit philosophique qui animait les lettrés de la Renaissance contre la Papauté et ce Catholicisme dégénéré qui, selon eux, ne se rattachait plus aux sources les plus cachées des antiques Mystères dont Vanini se réclamait. L’œuvre de ce martyr de la libre pensée ne borne pas ses audaces aux questions d’ordre purement religieux. Les Sciences Occultes occupent une place importante, dans ses écrits, notamment, l’astrologie qu’il avait approfondie spécialement. On trouve aussi, dans ce volume, un excellent chapitre sur les Guérisons mystiques, qui prouve que Vanini était aussi bon médecin que savant astrologue. »

 

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Fiche technique

Editeur
Charles Gosselin
Année
1842
Reliure
Livre broché
Langue
Français
État
Bon état
350,00 €
TTC